L’eglise espagnole regrette l’inquisition

© Bart/Cartoon stock – « Comme vous le suspectiez, Votre Grâce, ces hérétiques refusent d’adhérer aux principes d’égalité et de diversité. »

L’archevêque de Santiago de Compostelle organise un « acte de contrition » pour protester contre l’ouverture du Carnaval de Santiago.

L’Archevêché et le Parti populaire local ont protesté contre le discours d’ouverture du carnaval de la ville, prononcé par l’acteur Carlos Santiago, faisant une parodie de saint Jacques et de la « Virgen del Pilar ».
Le samedi 17 février, la cathédrale de Santiago accueillera un « acte de contrition » pour l’apôtre pour protester contre ce « blasphème ». Dans un communiqué publié par l’archevêque de Compostelle, Julian Barrio, et repris par Europa Press, l’archevêque se dit « désolé » pour ce qu’il considère comme un spectacle « déplorable« . « Santiago et la Vierge du Pilar sont liés à la mémoire et à la vie de cette ville et à tous les chemins qui mènent à la tombe de l’Apôtre » et « sans eux nous ne serions pas ce que nous sommes« . « Il n’est pas acceptable » que « ces icones puissent être sérieusement méprisés« , ajoute la déclaration, qui intervient après plusieurs jours d’une controverse menée principalement par un journal local. Le Parti Populaire de Santiago et le groupe du parti à Saragosse, qui ont demandé au maire au de présenter des excuses, se sont joints à cette manifestation.
Video : https://www.youtube.com/watch?v=uTLAtio9DUw
Carlos Santiago ouvre le Carnaval Entroido 2018 du balcon du paso de Bandana

Le maire de Santiago de Compostelle, Martiño Noriega, a considéré que le spectacle était conforme à la « liberté d’expression » et dénoncé les menaces de mort qu’il a reçues dans le cadre de cette controverse à travers les réseaux sociaux. Certaines d’entre elles ont été publiées par le maire de Santiago sur ses profils sur Facebook et Twitter. Pour lui : « Le crieur de la ville est un dramaturge qui a fait une intervention humoristique que tout le monde n’aime peut-être pas ou qui peut agacer, mais c’est cela la liberté d’expression » (conformément à la jurisprudence constante de la Cour Européenne des Droits de l’Homme). Il a regretté l’émergence d’un nouveau débat « régressif » dans lequel « le ‘politically correct’ empiète sur l’expression artistique » et a souligné que « beaucoup de gens qui  parlent de ce qui s’est passé n’ont même pas entendu la proclamation d’ouverture du festival ni ne l’ont contextualisée dans la satire et la critique qui constituent justement l’esprit d’un Carnaval« .

De fait déjà, lors du carnaval 2017, l’affiche qui se moquait du pape avait fait scandale, mais ni l’église ni le parti populaire n’avaient pu la faire censurer.

Affiche du carnaval de Santiago 2017

Rédigé d’après l’article publié sur le site web : www.eldiario.es , dont la devise est :
« La religion est une source de pouvoir et nécessite la vigilance de la société »

Le festival ancestral de Saint-Jacques-de-Compostelle, en Galice

O Antroido est le nom donné au carnaval en Galice. Cette fête est très enracinée dans cette région et surtout dans sa capitale, Saint-Jacques-de-Compostelle. Les habitants masqués et déguisés défilent dans toutes les rues de la ville. Le mardi, on assiste à un défilé haut en couleurs avec des chars et des comparsas, des groupes d’amis et de voisins qui se réunissent pour faire la fête. Une procession satirique est organisée le mercredi des Cendres, qui marque la fin des festivités et le début du carême. Au terme de la procession, on brûle le Meco, le personnage incarnant le carnaval, sur la place O Toural.


Auteur

Economiste et historien, directeur du Centre LIBREXPRESSION, fondation Giuseppe di Vagno

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