La tunisie souffle le froid et le chaud sur la liberté d’expression

Amina Sboui, animatrice de Smams Rad

Les Syndicats des imams tunisiens perdent leur procès contre l’association Shams de défense des homosexuels

 Le tribunal de 1° instance de Tunis a rejeté le 15 janvier la demande du Conseil syndical des iman (CSNI) d’ordonner l’arrêt de la diffusion de la webradio Shams Rad, créé en décembre 2016 par l’association Shams, avec le soutien de l’ambassade des Pays-Bas en Tunisie.
Le CSNI a aussi porté plainte contre l’Agence tunisienne d’internet (ATI) dans cette même affaire, lui reprochant d’avoir autorisé la diffusion des émissions de Shams Rad, plainte qui a également été rejetée.
Le CNSI avait indiqué dans le texte de sa plainte que la constitution tunisienne dans son premier article que « l’islam est la religion de l’Etat tunisien », laissant entendre que l’homosexualité est interdite par la religion et déplaçant le débat sur ce thème de société et des libertés individuelles dans le champ de la religion.
Article repris du site kapitalis.com
http://kapitalis.com/tunisie/2018/02/16/tunisie-les-syndicats-des-imams-perdent-leur-proces-contre-shams/

Shams Rad est la première radio pour la défense des homosexuels dans le monde musulman : http://shams-tunisie.com


Ennahdha menace les journalistes et les médias

Reporters sans frontières (RSF) dénonce la décision prise par le parti tunisien Ennahdha de traduire devant les tribunaux les journalistes et les médias considérés comme “hostiles”.
A l’issue de la réunion du bureau exécutif du parti Ennahdha vendredi dernier, le 9 février 2018, ce dernier a annoncé dans un communiqué publié le lendemain qu’il poursuivrait désormais en justice tous les journalistes et les médias s’inscrivant « dans des campagnes de dénigrement ». Selon le communiqué, le bureau des affaires juridiques, de l’information et de la communication sera en charge de préparer les dossiers et procédures nécessaires en vue d’éventuelles poursuites judiciaires.
Cette décision constitue une grave menace pour la liberté de la presse, déclare RSF. A quelques semaines d’une échéance électorale, il est nécessaire de rappeler au parti Ennahdha que les journalistes jouent un rôle central pour l’avenir de la démocratie et doivent pouvoir exercer leur mission d’information en toute indépendance sans peur de poursuites judiciaires”.

La Tunisie est 97ème au Classement mondial de la liberté de la presse de RSF.


Ennahdha ou mouvement Ennahdha (son nom en arabe, ḥarakat en-nahḍa, signifiant « Mouvement de la Renaissance»), est un parti politique islamo conservateur tunisie. Ila perdu sa première place après les élections législatives de 2014, mais participe depuis lors au gouvernement de Habib Essid (2015-2016), avec 1 ministre et 3 secrétaire d’état. Depuis son congrès de mai 2016, Ennahda se qualifie de parti démocratique.

Auteur

Economiste et historien, directeur du Centre LIBREXPRESSION, fondation Giuseppe di Vagno

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